Formalités à l’arrivée
Avion
À votre atterrissage aux États-Unis, vous passerez le contrôle des services d’immigration. Ce contrôle a lieu au premier arrêt en territoire américain. Par exemple, si vous allez à San Francisco avec une correspondance à New York, le contrôle aura lieu à New York. En principe, les hôtesses de l’air vous distribueront le formulaire que vous brûliez d’impatience de connaître : le 6059B : déclaration à la douane. Il est parfois traduit dans la langue du pays d’où est parti l’avion. On vous demandera évidemment si vous avez des biens à déclarer. Comme les américains sont assez paranos avec les produits contenant des germes (cf. l’interdiction des fromages et autres saucissons), vous devrez cocher plein de cases pour dire si vous avez été récemment en contact avec des animaux infectés par la rage, transportez des insectes ou des cultures de virus, avez manipulé des produits radioactifs, et autres joyeusetés. À remettre aux douaniers après avoir récupéré vos bagages ; un look d’étudiant donne toutes les chances de passer sans être questionné.
Le contrôle n’est pas compliqué, il ressemble beaucoup à l’interview du consulat : on prendra vos empreintes, puis on vous demandera ce que vous comptez faire aux États-Unis. L’officier inscrira sur le DS-2019 sa date limite de validité, en général « D/S » pour dire qu’il s’agit de la date de fin du stage. Enfin on apposera un cachet au DS-2019.
Quelques conseils :
- Emportez un stylo bille dans l’avion pour remplir posément et à l’avance ces deux formulaires.
- Ne vous trompez pas de file : ne suivez pas les américains tel un mouton, mais dirigez-vous vers la file « US non-residents ». Pour mon vol, elle était nettement moins longue que l’autre.
- Les formalités d’immigration sont simples mais prennent un certain temps. Si vous êtes pressé, par exemple si vous disposez de peu de temps pour une correspondance, ne flânez pas dans les couloirs : dépêchez-vous pour gratter quelques précieuses places au contrôle.
SEVIS
La réglementation des visas J-1 impose à l’organisation qui a édité votre DS-2019 de vous enregistrer dans la base SEVIS au plus tard 15 jours après le début de votre stage. Vous devrez communiquer :
- Votre adresse personnelle
- Votre numéro de téléphone personnel (si connu)
- Votre numéro de téléphone professionnel (si connu)
- Une adresse e-mail que vous consultez souvent
Vous pourrez toujours compléter ou modifier ces informations plus tard. En pratique, il est vivement conseillé d’envoyer un mail ou de téléphoner le plus tôt possible après votre arrivée, dès que vous connaissez votre adresse personnelle aux USA, afin de pouvoir demander un Social Security Number le plus tôt possible. En effet, vous ne pourrez demander un SSN que 2 jours après avoir été enregistré dans la base SEVIS.
Emploi
À votre premier jour de stage, votre entreprise vous fera certainement remplir deux formulaires officiels qui manquaient à votre collection :
- I-9 : Employment Eligibility Verification Form. Un formulaire qui prouve que vous avez présenté les pièces d’identité vous donnant le droit de travailler. Cochez la case « An alien authorized to work », et présentez votre passeport (liste A sur le I-9).
- W-4 : Federal Withholding Allowance Certificate. Un formulaire pour les impôts, pour indiquer vos régime fiscal et les déductions auxquelles vous avez peut-être droit. Comme les impôts sont prélevés à la source et que l’IRS (les impôts américains) vous rembourse le trop-perçu, il est utile (mais pas indispensable) de préciser dès le début vos éventuelles déductions.
Social Security Number (SSN)
Ce numéro est le sésame indispensable pour être rémunéré. Sans lui, l’IRS ne vous connaît pas et votre entreprise d’accueil ne pourra pas émettre vos fiches de paye. Pour l’obtenir :
- Vous devez attendre au moins 10 jours après votre arrivée sur le sol américain avant de pouvoir déposer votre demande. Ce délai est exigé pour que les services d’immigration puissent faire le travail.
- De même, vous devez attendre au moins 2 jours après votre enregistrement SEVIS, afin que celui-ci soit diffusé aux autres services. Important : même si vous effectuez rapidement cette formalité, le délai de 10 jours s’applique.
- Vous devez effectuer votre demande en personne, mais vous pouvez vous adresser à n’importe quelle SSA (Social Security Agency) des USA. Le site officiel offre un localisateur d’agences, mais il ne fonctionne qu’à certaines heures.
- Téléchargez le formulaire de demande pour le remplir à l’avance. Prenez le temps de lire les consignes car l’employé peut ne pas être familiarisé avec votre cas : demandeur étranger donc papiers spécifiques à fournir.
- Vous devez apporter votre passeport avec visa ainsi que votre DS-2019. Pas la peine de prendre rendez-vous, la procédure elle-même est rapide, mais vous pouvez attendre longtemps.
- Sur place, vérifiez scrupuleusement le reçu avant de signer. L’employé a pu mal orthographier votre nom ou se tromper dans l’ordre des chiffres pour votre date de naissance, ce qui vous obligerait à demander une nouvelle carte.
- Si vous habitez dans un appartement, n’oubliez pas d’inscrire son numéro dans l’adresse, sinon vous ne recevrez pas la carte.
J’ai eu beaucoup de chance : Google m’a gracieusement emmené sur place, avec deux autres stagiaires. L’opération n’a pris qu’une demi-heure pour nous trois : presque personne dans la salle d’attente, fonctionnaires compétents. La carte n’est arrivée qu’une semaine après, alors qu’au guichet on m’avait dit 15 jours. J’ai cependant entendu dire que ce n’était pas toujours le cas, et que certains malchanceux on attendu plus d’un mois avant de recevoir le précieux sésame…
Banque
Ouvrir un compte demande généralement de posséder un Social Security Number. Cependant, certaines banques comme la Bank of America proposent des comptes limités aux personnes ne disposant pas d’un SSN. Plus tard, vous pourrez communiquer votre SSN et obtenir un compte normal.
Il existe plusieurs types de comptes ; voici les deux principaux :
- Checking. L’équivalent du compte courant ou compte chèques français.
- Savings. L’équivalent du livret d’épargne, mais avec un taux très peu attractif. N’ouvrez un compte de ce type que si cela vous donne des avantages pour le checking : certaines banques proposent des « packs » intéressants. Attention, il peut vous être demandé d’une part un versement initial, et d’autre part de laisser une certaine somme dessus pour échapper aux frais mensuels.
Les cartes :
- ATM card. Il s’agit d’une carte de retrait qui ne fonctionne que dans les distributeurs de la banque. ATM = Automated Teller Machine = distributeur de billets. À éviter car vous serez limité.
- Debit card. Souvent Visa ou Mastercard. La carte bancaire française classique, à débit immédiat. Conseillée : avec vous pourrez retirer du liquide, payer sur place ou par Internet, et même à l’étranger.
- Credit card. Les américains vivent à crédit, les banques proposent des centaines (sic) de cartes de crédit différentes. À éviter pour votre stage : cela revient cher (souvent plus de 15 % d’intérêts), et de toute façon il faut avoir un credit history pour souscrire à une carte de crédit raisonnablement intéressante. La contradiction est que pour avoir un bon credit history, il faut avoir eu une carte de crédit pendant suffisamment longtemps…
Particularités :
- Chaque compte donne lieu à des frais mensuels assez élevés par rapport aux comptes étudiants en France, autour de $15 par mois. Par contre vous échappez aux frais (monthly fees waiving) soit si vous virez votre salaire directement sur le compte (direct deposit), soit si vous laissez en permanence suffisamment d’argent sur votre compte (minimum balance). Les conditions varient sensiblement d’une banque à l’autre et d’un checking à l’autre, mais en général chaque banque propose un checking tel que si vous laissez au moins autour de $1,500 dessus, vous disposez gratuitement d’une carte bancaire et n’avez pas de frais mensuels ni annuels à payer.
- Les chèques sont assez souvent payants. Pour certains checking, le fees waiving donne également lieu à une exonération de frais pour les chèques.
- Retirer de l’argent dans un distributeur autre que celui de la banque coûte autour de $1 à chaque fois.
Mes conseils :
- Choissez une grande banque : Chase, Bank of America, Citibank, Wells Fargo, HSBC. Les banques locales ne pas toujours assurées (le propriétaire peut partir avec la caisse), et leur réseau de distributeurs de billets est très réduit (vous paierez des frais à chaque retrait hors de la ville). Vérifiez que la banque est assurée FDIC : protection de vos fonds jusqu’à $100,000 par la banque fédérale.
- Prenez une banque ayant une agence pas trop loin de votre domicile. En cas d’urgence, vous apprécierez.
- Choisissez un checking qui offre une carte répandue : Visa ou Mastercard.
- Choisissez une banque dont le compte courant est complètement gratuit. Pas de minimum balance, carte bancaire et chèques gratuits.
- Comparez les banques. Vérifiez minutieusement les conditions pour échapper aux frais mensuels.
- Encore une fois, faites attention. Aux US, le marché des banques est relativement peu régulé, pas comme en France où les banques sont soumises à une règlementation très stricte. Par contre ne soyez pas étonné si votre banque américaine vous revient beaucoup moins cher qu’en France pour de meilleurs services (gestion par Internet, carte, virements, ouverture et clôture de compte, opérations spéciales) : aux US les services sont bradés car les banques se financent sur le crédit, tandis qu’en France on fait payer chaque service – surtout pour les plus de 25 ans.
Si vous pouvez vous permettre de laisser assez de sous sur le compte pour ne pas payer de frais, ne fermez pas votre compte en banque à la fin de votre stage. Les avantages sont multiples :
- Si vous revenez aux US, vous apprécierez de pouvoir retirer des dollars au distributeur sans frais de change.
- Vous pourrez acheter par Internet avec un compte en dollars (pratique pour iTunes, par exemple).
- Si votre stage est rémunéré, il sera plus simple et moins coûteux de virer le reboursement de l’IRS dans une banque américaine.
Au quotidien
Transports
Aux États-Unis, tout est grand. À moins d’habiter en centre ville d’une grosse agglomération, investissez au plus vite dans un vélo ou une voiture pour vos déplacements quotidiens !
Dans de nombreux états, dont la Californie, il est autorisé de tourner à droite au feu rouge – sauf mention contraire sur un panneau.
Commerces, magasins, restaurants
Encore une fois, aux États-Unis, tout est grand. Les bouteilles de Coca standard font au moins 2 litres, l’eau est vendue par gallons (3,78 L), les savons par 12, les restos servent trop à manger, et les magasins sont géants. Seule la taille du rayon « vrai chocolat » fait exception.
Spécificité importante : les prix affichés en magasins ne correspondent pas toujours à ce que vous devrez payer à la caisse. Chaque localité a ses propres taxes : taxes environnementales, locales, d’état, fédérales, et d’autres encore. Ces taxes dépendent des produits et ne sont pas comptées dans les prix étiquetés, tenez-en compte si vous avez un budget serré ! Comptez entre 6 et 8 % de taxes.
Autres particularités :
- Les magasins ont souvent des systèmes de réductions et de cartes. On vous demandera assez souvent votre numéro de téléphone pour y souscrire, ayez-le sur vous.
- Jusqu’à mon stage, je n’avais pas encore vu de magasin dans lequel on pouvait trouver 1 paquet de céréales pour $5 et 2 paquets (les mêmes) pour $4, autrement dit une réduction supérieure au prix de l’article supplémentaire.
- Qui cherchera bien dénichera des supérettes à l’européenne, par exemple la chaîne Trader Joe’s. Vous y trouverez certains des produits français qui vous manqueront tant au bout d’un mois : fromage, chocolat, etc. J’ai été très étonné de voir que les prix étaient souvent très similaires à ceux pratiqués en France !
- Pensez au pourboire. Dans les commerces de type restaurant ou coiffeur, il est de rigueur de verser un pourboire de 15 à 20 % de la note. Cette pratique est justifiée par le fait que les serveurs américains se donnent en général plus de mal qu’en France tout en étant moins payés.
- Les américains sont de gros consommateurs de glaçons. Au restaurant, un simple verre d’eau est systématiquement servi avec un quart de glaçons.
En vrac
- Téléphone : les numéros ont 10 chiffres, groupés comme suit : (012) 345-6789. Les trois premiers correspondent au code de zone. Pour appeler un numéro situé dans la même zone que vous (appel local), ne composez que les 7 derniers chiffres (345-6789). Pour appeler dans une autre zone (appel national), composez le 1 au début : 1 012 345-6789. Pour appeler en France, composez : 011 (pour passer à l’international) 33 (code de pays de la France) suivi du numéro français sans 0 initial, par exemple pour le 01 22 33 44 55 composez 011 33 1 22 33 44 55.
- L’eau du robinet n’est pas toujours potable. Faites attention en arrivant si vous trouvez qu’elle a un drôle de goût…
- Adresse : pensez à inclure le numéro d’appartement ainsi que l’état (l’abréviation suffit, par exemple CA pour Californie).
- Les heures de travail classiques sont 9h-17h. Bon, c’est la théorie. En pratique, dans une boîte d’info, …